Arianne Monnier : "Prendre la mesure des nombreux silences qui se font entendre dans les cours d’assises"
Du côté des primoromanciers, la jeune Ariane Monnier publie un livre ambitieux dont le désir s’est affirmé lors de ses recherches en anthropologie dans le cadre d’un doctorat. "Je me suis confrontée à beaucoup d’audiences de cours d’assises pour des faits criminels et j’ai pris la mesure des nombreux silences qui se font entendre dans cet espace", explique l’auteure du Presbytère, à paraître le 23 août. Le récit part en effet du silence assourdissant d’un jeune homme incapable d’expliquer les gestes de violence qu’il a commis aux policiers et aux juges.
"J’étais dans une écriture universitaire et je me sentais débordée de ce cadre-là. Je devais trouver une écriture qui permette d’aller dans les non-dits, dans les sous-textes", nous a encore confié Ariane Monnier. Nous plongeons alors dans l’enfance de ce jeune homme au sein d’une famille installée dans un ancien presbytère en vase clos. Mais sous le vernis culturel et bourgeois, sous les beaux discours et les apparences, reste une place pour l’abus, le déni, le secret.