Il est rare d’avoir accès au Journal intime qui documente les circonstances de notre arrivée en ce monde. Qui en consigne les désirs et les doutes. Les regrets et les rancœurs. Est-ce un cadeau ? À la disparition de sa mère Judith, avec laquelle elle avait noué depuis toujours une relation difficile, Læticia doit inventorier et débarrasser l’appartement familial. Elle y découvre, laissé en évidence, l’agenda de 1961 de sa mère, comme s’il avait été placé là pour qu’elle prenne connaissance de l’année mystérieuse de sa conception. Descendante d’une famille juive russe qui a fui les pogroms pour s’exiler aux États-Unis, Judith est l’héritière d’une histoire complexe, parfois douloureuse, où le désir et la mélancolie de l’exil, les plaisirs de la vie et du langage, les ambitions intellectuelles, les rêves et les non-dits ont façonné une mythologie dont ce minuscule objet devient le lieu de mémoire. La jeune Américaine brillante et ambitieuse, venue en France pour s’accomplir mais piégée par le destin, y a confié beaucoup d’elle, comme pour laisser, des décennies plus tard, un ultime message de réconciliation à cette fille non désirée qui a bouleversé le cours de son existence. Récit d’investigation intime et regard subtil sur les années 60, L’Agenda idéal est un texte puissant et fragile, émouvant et juste.
