La joueuse d'échecs est un très beau livre. Il est difficle de le qualifier précisément: l'on hésite entre une merveilleuse longue nouvelle ou un très beau et court roman. Le récit est l'un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire récemment. Le style est très proche du très beau livre de Stefan Zweig, le joueur d'échecs. L'écriture est cristalline, fine, intelligente. Il est quasiment impossible de s'arrêter de lire le récit quand on l'a commencé. On est envouté par le texte. L'histoire est celle d'une femme d'une quarantaine d'années qui vit une vie réglée, ordinaire, avec un mari et deux enfants, sur une île grecque. Elle travaille comme femme de chambre dans un petit hôtel pour touristes et son mari est garagiste. Rien ne vient jamais troubler l'écoulement des jours. Un beau matin, en faisant les chambres, la femme est émerveillée par un petit jeu d'échecs et une partie en cours. Elle imagine de faire cadeau d'un tel jeu à son mari. Premier saut dans l'inconnu: pourquoi cette idée de cadeau. Elle demande conseil à son ancien professeur qui lui procure un jeu d'échecs électronique. Le cadeau est fait mais le mari ne l'utilise pas. Sa femme va s'y mettre, en cachette, et cette passion va entraîner des bouleversments inimaginés. Ce petit livre est un hymne optimiste à l'action et à la passion, la croyance que la volonté peut changer la vie, qu'il faut lutter contre le conformisme et qu'il n'y a pas d'âge ni de situation qui empêche de se prendre en main et de changer. C'est vraiment un livre admirable et une écriture d'une réelle beauté, avec la circonstance d'autant plus admirable que le français n'est pas la langue maternelle de l'auteure.
Lire la suite