Claude Monet-Joan Mitchell : deux artistes monumentaux
Si on ne présente plus Claude Monet, né en 1840 et mort en 1926, fondateur et maître de l’impressionnisme, Joan Mitchell reste assez méconnue en France jusqu’à il y a une dizaine d’années.
Née à Chicago en 1925, Joan Mitchell s’installe en France en 1948 et y restera jusqu’à sa mort en 1992. Issue du courant expressionniste abstrait, rare femme de l’école de New-York, l’artiste s’exprime à travers une peinture gestuelle, des toiles de grandes dimensions et des couleurs vives sur plusieurs couches, impressionnantes.
Parmi ses maîtres revendiqués figurent Van Gogh, Cézanne, ou Kandinsky, mais Monet n’en fera jamais partie, officiellement. En 1959, elle emménage à Vétheuil, dans le Val d’Oise, dans une maison proche de celle où avait vécu Claude Monet lui-même, avant qu’il n’élise domicile non loin de là, à Giverny, de 1883 à sa mort.
Monet-Mitchell, un dialogue inédit
Organisée à la Fondation Louis Vuitton, en collaboration avec le Musée Marmottan Monet, l’exposition Monet-Mitchell rassemble soixante-dix œuvres des deux artistes jusqu’à fin février.
Les deux peintres sont mis en regard dans un dialogue inédit, à travers cette exposition et un catalogue, publié aux éditions Hazan. Les œuvres de Monet présentées sont celles que le peintre a réalisées dans la dernière partie de sa vie, à Giverny, comme Les nymphéas.
Ce tableau, aujourd’hui parmi les plus connus de Monet, était considéré comme précurseur de l’abstraction par les peintres du courant expressionniste américain dont Joan Mitchell est issue. Inspirée elle-même par cette même nature francilienne, la peintre révèle sur ses toiles des paysages immenses et sensuels, aux couleurs intenses.
Lucile Charlemagne