Grand Seigneur, le nouveau roman de Nina Bouraoui
Après son roman Satisfaction en 2021, Nina Bouraoui revient, en cette rentrée littéraire d’hiver, avec un nouveau roman, Grand Seigneur. Le livre raconte l’histoire de celui qui l’a menée à l’écriture : son père. C’est à sa mort, désemparée et transformée à jamais, que Nina Bouraoui se met à écrire pour faire de cette perte « une force nouvelle et inconnue ». Dans ce roman, l’écrivaine écrit :
« Je ne sais pas ce que déclenche la mort d’un père, je ne sais pas si je vais me briser me tordre ou grandir, m’élever. Je sais que je vais devenir une autre personne, j’espère être meilleure, progresser, j’espère ne jamais perdre ma douceur et mon étonnement sur le monde, j’espère que je saurai remplacer ce qui va désormais me manquer. (…) Il y aura une force nouvelle et inconnue parce que je ne veux pas tomber. »
Dans Grand Seigneur, Nina Bouraoui décrit ce qu’elle nomme une « aventure » dans l’accompagnement quotidien de son père vers la mort, pendant onze jours, dans une unité de soins palliatifs. L’écrivaine s’empare de la vie de son père, romanesque avant même qu’elle n’en fasse un roman. Elle tente d’en percer ses secrets, en écoutant l’homme sur son lit de mort, mais aussi en les imaginant. Elle mêle toute cette matière à sa propre vie et ses propres souvenirs, de Paris à Alger, ville natale de son père, pour former un roman sur la mémoire et l’amour, le deuil et le pouvoir de la littérature.
Le désir d’un roman sans fin, le recueil de ses textes de 1992 à 2022
En plus de ses romans, Nina Bouraoui signe depuis trente ans des nouvelles, des portraits et différentes chroniques dans la presse. Le désir d’un roman sans fin, publié chez JC Lattès en parallèle de son dernier roman, rassemble ses différents écrits, de 1992 à 2022. Ces textes forment une œuvre à part entière mais ils donnent aussi un nouvel éclairage, dans un écho ou une complémentarité, à l’œuvre romanesque de l’écrivaine, à la manière d’un puzzle ou d’une mosaïque.
Nina Bouraoui, l’un des grands noms de la rentrée littéraire
Nina Bouraoui figure parmi les noms attendus de cette rentrée d’hiver 2024. En 1991, alors que l’autrice publie son premier roman, La voyeuse interdite, elle recueille un succès public et critique, décrochant notamment le prix du Livre Inter. Ses livres suivants remportent également le succès avec, entre autres, Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005), Tous les hommes désirent naturellement savoir (Lattès, 2018 et Livre de Poche) et Otages, (Lattès, 2020, prix Anaïs Nin et Livre de Poche). Grand Seigneur est le dix-neuvième livre de l’écrivaine, Le désir d’un roman sans fin, son vingtième.
Lucile Charlemagne