La Faille ou quand la famille s’ouvre en gouffre qui avale et asphyxie
La famille, si elle perd son « m », s’ouvre en « faille ». « Là où certains voient un refuge, d’autres se figurent une prison », écrit Blandine Rinkel au début de son dernier livre La Faille et c’est bien pour cette seconde catégorie qu’elle écrit, « celles qui, par instinct, sont rétives aux normes domestiques », dont elle fait partie.
Depuis un point de départ personnel, un souvenir d’enfant et une famille faite de fantômes dès sa naissance, l’écrivaine analyse et interroge la famille, l’espace domestique mais aussi par extension toute communauté qui, sous couvert d’union et de sécurité, étouffent certains d’entre nous.
Le livre, entre le récit de l’essai, donne une sensation de liberté comme si Blandine Rinkel voulait faire goûter celle que lui autorise sa fuite du foyer familial. Tantôt à partir de son histoire personnelle, tantôt dans une adresse à son compagnon depuis dix ans, Blandine Rinkel convoque de nombreux auteurs, morts ou contemporains, et aussi des cinéastes, qui entrent dans cette danse libre et viennent alimenter ou étayer ses réflexions. Thomas Vinterberg, Virginie Despentes, Ken Loach, Maggie Nelson, Rebecca Solnit, mais aussi Robert Musil, Jack Kerouac, ou encore Kaoutar Harchi et Nastassja Martin sont certains d’entre eux.
La famille est l’un des thèmes de prédilection de Blandine Rinkel, depuis son premier roman L’Abandon des prétentions, chez Fayard, en 2017. La Faille est l’un des romans très remarqués de la rentrée littéraire de janvier 2025.
Blandine Rinkel, multi-talents
Née en 1991, Blandine Rinkel est écrivaine mais aussi chanteuse et danseuse dans le groupe Catastrophe. Son premier roman, L’Abandon des prétentions, sort chez Fayard en 2017, puis au Livre de Poche. S’ensuivent, respectivement en 2019 et en 2022, Le Nom secret des choses et Vers la violence, chez Fayard et au Livre de Poche. La Faille est son dernier livre, sorti en janvier 2025, chez Stock.