« Tristan et Iseut. L’ennui tombe, à peine leurs deux noms prononcés. Ils s’aiment, c’est entendu. Qu’en dire de plus ? Comment Tristan et Iseut ont-ils fait pour ne pas s’ennuyer et pour traverser les siècles avec leur amour idéal, brûlant, intact ? Comment sont-ils restés un modèle de l’amour depuis le Moyen Âge ? C’est qu’ils ne le sont pas restés. Ils le sont devenus. Tels que nous les connaissons, ils sont une invention du XIX e siècle. »
Que nous disent Tristan et Iseut aujourd’hui ? Michel Zink cherche une réponse en suivant les sinuosités de la légende médiévale, les interrogations, le trouble, les réticences, les enthousiasmes qu’elle a suscités à l’époque même. Tristan et Iseut s’aiment à la vie, à la mort. Ils incarnent la passion amoureuse à l’état pur. Mais qu’est-ce donc que cet amour de deux drogués, qui ont bu par erreur un breuvage que les poèmes médiévaux appellent un « poison » ? Cet amour qui saccage devoirs et fidélités ? Ces amants rusés, sournois, parfois cruels ?
Fasciné, séduit et effrayé par eux, le Moyen Âge s’interroge. Nous aussi. Nos premiers romans, au XII e siècle, nous font entrer dans une ère du soupçon qui est plus que jamais la nôtre.