Un livre bouleversant de la part de Sorj Chalandon, qui dresse un portrait de cette cellule familiale étouffante dans laquelle évoluent les personnages principaux. Cellule en effet est un terme qui s’applique pleinement à cette famille. Le père d'abord, André, mythomane compulsif, tyrannique, violent, oppressant de par son caractère et sa froideur, son mépris et ses délires obsessionnels quasi paranoïaques. La mère ensuite, effacée jusqu’à la transparence, résiliée, résignée (« tu sais comment est ton père » reviendra souvent dans ses propos), absente. Sauf peut-être lorsqu’il sera bien trop tard pour réparer les torts. Et Emile ensuite, le fils unique, embarqué dans les délires de son père, malmené (et c’est peu dire !) mais malgré tout admiratif de ce père, fier de lui parfois, l’aimant envers et contre tout. A son tour, de manipulé il deviendra manipulateur à l’occasion, reproduisant la figure du père afin de lui plaire, et finalement sauvé par l’éloignement (forcé !) de la cellule familiale. Les derniers chapitres sont particulièrement émouvants. Un roman fort, jusqu’à la toute dernière phrase.
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