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Noires fureurs, blancs menteurs

Rwanda 1990/1994

Pierre Péan

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Au printemps 1994, le monde est stupéfié par les images du déchaînement de fureur et de violence qui s'est emparé d'un petit pays africain, au coeur de la région des Grands Lacs, le Rwanda: les corps d'hommes, de femmes et d'enfants tués à la machette, les charniers dans des villages vidés de leurs habitants, les figures des rescapés horriblement mutilés et traumatisés, les populations fuyant vers l'ouest... Jamais le continent noir n'avait connu des massacres d'une telle ampleur.

Très vite, les médias opposent victimes, les Tutsis, et bourreaux, les Hutus; et ils désignent les coupables de cette folie meurtrière sans précédent, qualifiée de génocide : la communauté internationale, qui n'a rien fait, dont la mission (Minuar) a même réduit ses effectifs à la veille de l'embrasement général du pays; et, en premier lieu, la France, soutien du président Habyarimana, qui aurait formé les milices Interahamwe qui ont traqué systématiquement les Tutsis. Son opération militaire (Turquoise), décidée tardivement, n'aurait servi qu'à masquer sa compromission < néo-colonialiste » avec le régime génocidaire. Ainsi l'histoire se fige-t-elle dans une version voulue et imposée par le vainqueur: Paul Kagame, le « libérateur », chef des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR).

Cependant, cette thèse présente une faille : le déclenchement des massacres, au lendemain de l'attentat du 6 avril 1994, au cours duquel l'avion du président rwandais fut abattu. Qui a tué Juvénal Habyarimana, président du Rwanda ? La question resurgit aujourd'hui, plus de dix ans après les faits, mais cette fois-ci elle trouve une réponse : des mercenaires à la solde du FPR de Kagame, selon le juge Bruguière, qui s'apprête à clore son instruction. Ce ne sont donc pas les extrémistes hutus du régime Habyarimana qui ont prémédité ce coup d'État et ses monstrueuses conséquences.

Ainsi toute l'histoire du génocide serait-elle à reconsidérer, et Paul Kagame, aujourd'hui président du Rwanda, apparaîtrait-il comme le plus grand criminel de guerre en vie. Pierre Péan démontre que le génocide de 1994 ne fut qu'un épisode dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis octobre 1990. Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier Hutus et Tutsis.

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Avis des lecteurs
Publié sur
19/04/21
Voici une enquête comme sait les mener Pierre Péan, et qui est de nature à permettre au lecteur, en ce moment précis où les accusations pleuvent sur le gouvernement de l'époque de notre pays, d'avoir ...
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Bimach
Publié sur
08/06/13
Ce conflit comme celui en Yougoslavie était important pour moi à l'époque, et j'ai acheté cet essai de Péan dès sa sortie... le travail mené est rigoureux, très informé, et documenté. C'est cependant ...
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sagebooker
Publié sur
27/05/09
Une enquête rigoureuse sur des faits mal connus en France.



Avant de lire l'ouvrage de Pierre Péan, j'avais une vision réduite des conflits d'Afrique Centrale. C'est le titre de l'ouvrage, sacrément...
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Birhacheim
4/
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