C'est l'histoire d'un athée, d'un juif, d'un moine et d'un musulman. Ou plutôt c'est l'histoire d'amis d'enfance ayant pris des voies différentes par l'expatriation (qui aux États-Unis, qui en France...) lors du premier conflit au Liban.
Ils reprennent contact parce que l'un d'eux est mort. Ils ont la quarantaine passée, des regrets mais pas de remords. Les liens qui les unissent encore sont leur histoire commune, leur pays d'origine, leur amitié et le poids de la tradition (le respect aux morts notamment).
Mais ils ont de grosses divergences sur tout ce qui touche à la religion, et la force de ce récit est d'avoir pu imbriquer tous les points de vue sans qu'il y ait conflit avec un sujet aussi explosif !
J'ai passé mon temps à recopier des passages qui me touchaient particulièrement, sur la vision de l'occident sur la religion musulmane, sur le conflit Palestinien, car Monsieur Maalouf a le talent de rendre tout cela limpide sans manichéisme.
Extrait : " Dans ce village, on ne sait pas qui est musulman, qui est juif et qui est chrétien. N'est-ce pas ? "
Mon père approuvait de la tête. Bien entendu, c'était faux, et aucun des deux ne l'ignorait. Lorsqu'on rencontrait quelqu'un dans la rue, on savait toujours, comme par instinct, à quelle communauté il appartenait. Mais ça faisait du bien d'entendre ces propos. Parce que l'intention était généreuse."
Je n'avais pas remis le nez dans un Amin Maalouf depuis "Léon L'Africain". Après avoir suivi les aventures d'Adam l'expatrié et de ses camarades, j'ai hâte de renouveler l'expérience avec tous ses précédents romans !