Michèle Gally rend compte avec une lucidité qui fera grincer bien des dents d'une marginalisation progressive, d'une éviction éducative qui s'est parée d'oripeaux « égalitaristes » et « modernistes », mais a joué le jeu de la déculturation. Son grand mérite est de dépasser toute position « réactionnaire » et de montrer que l'étude des lettres anciennes (et de la littérature) reste l'un de nos derniers recours pour résister à un air du temps de plus en plus aliénant.
Parce que ces lettres, précisément, sont non modernes ? Sans aucun doute. Mais aussi parce que notre démocratie n'est pas inscrite dans la nature, elle est la fille « accidentelle » des noces de l'Antiquité et de l'Humanisme. Sa survie, à l'heure de la confluence au sein de la Nation d'une diversité inédite des origines, passe aussi par l'offre, à notre jeunesse, d'un ensemble élargi de références et de pratiques culturelles à partager.
