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L'ouvrage s'interroge sur la notion d'avant-garde et centre son propos sur la distinction qu'il convient d'opérer entre le concept d'avant-garde au cinéma et le cinéma d'avant-garde à proprement parler,

L'auteur montre comment ce concept d'avant-garde irrigue tout le cinéma de recherche des années 1930 avec des réalisateurs aussi prestigieux venus de la peinture comme Fernand Léger, de la photographie avec Man Ray, du mouvement dadaïste avec Picabia et du surréalisme avec Germaine Dulac et Luis Bunuel. L'auteur prolonge sa réflexion sur cette notion d'avant-garde à l'époque contemporaine où, depuis le phénomène de la Nouvelle Vague des années 1960, l'avant-garde a repris vigueur avec des cinéastes comme Éric Rohmer, Alexandre Astruc, Godard....

Aujourd'hui, l' avant-garde a pris une dimension internationale et des cinéastes comme le Danois Lars Von Trier et son mouvement "Dogma" redonne vie à cette "rébellion" esthétique.

De 1995 à 2005, Lars von Trier et ses amis ont fait scandale par l'intransigeance de leurs manifestes, des déclarations provocantes à l'endroit de l'industrie du cinéma et des films censés appliquer leur programme. Ils proclamaient par là leur appartenance à une nouvelle « avant-garde », le Dogme. Ce mouvement, écartelé entre parodie et radicalité, a aujourd'hui vécu, mais il n'en a pas moins affiché les traits distinctifs d'une position au sein du champ cinématographique et de la société, dont les premières manifestations remontent au début des années 1920 : violence rhétorique, renversement des valeurs, politique de groupe, d'emblée pensée comme internationale, dépassement de l'art dans la vie.
Ce livre entend reprendre la question de « l'avant-garde au cinéma » en s'interrogeant sur ses conditions de possibilité à la fin du XIXe siècle où la catégorie émerge dans les arts, en même temps que le cinématographe - qui ne peut y participer étant donné la nature du spectacle qu'il propose et ses modalités de production.
Comment dès lors les avant-gardes artistiques ont-elles appréhendé le cinéma qui leur était extérieur, et comment celui-ci a-t-il vu se développer des positions d'avant-garde en son sein ? Dès les années 1920, on a voulu réduire l'avant-garde à un style, une école, un genre, avant de la cantonner dans le territoire à part d'une bohème ou, au contraire, on a souhaité voir « l'avant-garde nouvelle » s'inscrire dans le renouvellement du cinéma institutionnel (Astruc, 1946, Bazin, 1952). Ainsi, l'avant-garde n'a-t-elle de cesse de « finir » et de « revenir » dans les antagonismes qui sont loin de n'être qu'esthétiques.

François ALBERA, professeur d'histoire et d'esthétique du cinéma à l'Université de Lausanne, a travaillé sur le cinéma soviétique des années 1920-1930, le cinéma français des années 1920 et le cinéma indépendant contemporain.

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