Depuis une dizaine d'années, se multiplient les études linguistiques touchant à l’intensité. Mais il est difficile de circonscrire ce domaine de recherche en raison de l'hétérogénéité des phénomènes qui y sont rattachés ainsi que du flou qui entoure sa définition. Face à la prolifération des analyses empiriques et des propositions théoriques, l'objectif de ce numéro est d'aborder, à travers les articles particuliers qui le composent, la question de la pertinence d'une catégorie linguistique de l'intensification. On pose l’intensification comme un concept métalinguistique renvoyant à une variation unidimensionnelle à l'intérieur d'une catégorie prédéfinie. Cette variation peut s'appuyer sur une scalarité dont les degrés sont distingués au niveau lexical (ainsi, bon, excellent, super, etc.), sur des marques adverbiales spécifiques (très, moins, etc.), ou enfin correspondre à une relation d'ordre externe.