Ce sont les trois adjectifs qui encadrent le mieux l'état d'esprit de Loup, le narrateur. Dès le début, le ton est donné, c'est une mauvaise rencontre, mais ce n'est pas une histoire de filles....Et il faut attendre plus de la moitié du livre pour comprendre que c'est lui l'incarnation de la faille.
Ce livre est aussi une histoire d'amitié profonde entre deux enfants devenus des hommes, mais où l'un est plus impliqué que l'autre, ou du moins le croit-il. Car, être impliqué dans une amitié n'est pas non plus étouffer son ami et l'empêcher de s'épanouir dans la vie via des rencontres ou des études.
Ce roman est enfin une histoire sur l'impuissance face à la folie. Elle est le troisième personnage, sournoise, d'abord tapie dans l'ombre, insignifiante, puis projetée en pleine lumière et galopante.
Avec des chapitres courts et lapidaires, Grimbert fait parler son narrateur. Celui-ci est-il son double littéraire? Je ne sais pas, toujours est-il qu'il propose une approche à la fois médicale et impuissante de ce mal qui fait peur et ravage des vies.