Mon premier est une femme belle, intelligente, sculptrice, mais mal aimée par sa mère.
Mon second est un poète et dramaturge, académicien, fervent catholique et diplomate, qui a visité le monde pour fuir...
Ils sont frères et soeurs, ils s'adorent, mais en vieillissant, ils ne se comprendront plus...
Camille Claudel a eu un ennemi terrible: elle-même; quand on lit la fin de sa vie, le lecteur a froid dans le dos. Et on ne peut s'empêcher de rester incrédule face à l'attitude Paul, son frère, alors qu'il pouvait la sauver...Oui, c'est cela qui me dérange, l'attitude de son frère. D'ailleurs n'écrit-il pas dans son journal lorsque sa soeur internée meurt "amères, amères regrets..."?
Seulement Paul Claudel était un homme compliqué que la foi religieuse taraude ainsi que la réussite. Il reproche à sa soeur son échec alors qu'elle avait toutes les armes en main pour réussir et rayonner; il déteste Rodin l'amant maudit, mais surtout il fut malheureux longtemps à cause d'une femme mariée et déjà mère qui mit au monde son enfant adultérin et l'abandonna.
Bref, deux êtres complexes à la vie passionnante. Dominique Bona raconte ces deux destins simplement, en citant des passages de l'oeuvre du dramaturge, en recoupant les écrits des proches de la familles et des deux protagonistes. L'ensemble donne une biographie intéressante, lucide et travaillée. Moi dont la lecture de Claudel a toujours rebuté, je pense qu'une nouvelle plongée dans ses écrits serait davantage pertinent maintenant que j'en sais un peu plus sur sa vie et la complexité de son caractère.
Quant à Camille, lisez, puis regardez le film avec Isabelle Adjani, et sa personnalité entière et extrême ne vous laissera pas indifférent(e).
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4/5
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