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Si Claude était un homme, ce livre n’existerait pas. Mais Claude est une femme. Une femme exemplaire, alignée sur les standards de notre époque et qui s’est perdue en chemin.
Si j’étais un homme …, pense-t-elle, comment ferait un homme ?
Si j’étais un homme atteint d’un vague à l’âme inexpliqué, un homme à deux doigts de l’implosion, en butée de sa vie, assiégé par les colites spasmodiques et une terrible envie de baiser malgré son épouse à la maison. À une terrasse de café, une femme me tend un paquet de mouchoirs. Je la rejoins à sa table, je fais mine de m’intéresser alors que je n’ai qu’une seule idée, me pencher sur son visage au sommet de sa jouissance. Si j’étais un homme, je déciderais du tempo. La femme propose, l’homme dispose. La parlotte, ça va cinq minutes. Je suis un prédateur, je n’ai peur de rien, je passe à l’attaque, quand je veux, comme je veux.
Si Claude était un homme, ce livre n’existerait pas.

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Avis des lecteurs
Publié sur
30/01/19
Un début qui démarre sur les chapeaux de roue puisqu’à la suite d’une provocation sur une terrasse de café, Claude, une femme tout à fait bien comme il faut, « bon genre » justement, réalise qu’elle a des pensées sexuelles subites ; elle va alors prendre une double identité jusqu’à adopter un autre prénom Crystale pour pouvoir assouvir ses pulsions…comme un homme. C’est proche du Dr Jekyll et Mr Hyde dans le domaine du sexe ! Crystale prend le contrepied de Claude. Forcément même si Claude parvient au début à concilier ses rôles de business woman, épouse, mère de famille, amie et croqueuse d’hommes juste pour le sexe, cela dérape rapidement ; c’est alors qu’elle se fait face à elle-même.
Le roman, dans un deuxième souffle (vraiment pile à la moitié du roman), prend alors une toute autre direction : Claude fuit sa vie bien rangée, elle abandonne son alter ego Crystale et fait la rencontre d’une femme camionneur Ricky, la fin-du-mondiste. Les moments passés en sa compagnie dans le camion qui parcourt des milliers de kilomètres lui permettent de réfléchir sur le sens profond de la vie en général, sur sa condition de femme, puis sur les valeurs fraternelles quand son frère lui lance un appel inattendu.
La fin de ce roman que je ne dévoilerai pas pour garder la surprise, m’a émue jusqu’aux larmes.
Inès Benaroya qui en est à son troisième roman, a franchi une étape avec ce nouveau roman : son style s’affirme. On sent une aisance incontestable dans l’écriture y compris dans certains passages très crus, dans la construction, dans le suspense. Plein de vrais moments de bonheur (des gouttes de poème de Victor Hugo et de Rimbaud au hasard du texte, des épisodes rigolos disséminés ici et là).
Vraiment bravo ! C’est formidable de voir une écrivaine se renouveler et évoluer vers le meilleur.
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Pascal M.
5/
5
Note moyenne obtenue sur :
FNAC