Un philosophe ultra médiatisé – et polémique à ses heures – et la chanteuse la plus populaire de son temps : l’union aurait pu être celle de la carpe et du lapin. Et pourtant, le duo Michel Onfray Mylène Farmer fonctionne bien. Lui à la plume, elle au crayon, cela donne L’Etoile polaire (Grasset), un joli conte philosophique à la croisée des grands mythes judéo-chrétiens, de l’heroic fantasy et du Petit prince.
Une nouvelle Odyssée
Onirique, philosophique et épique, L’Etoile polaire raconte l’histoire d’un petit garçon né dans une ferme et qui a l’habitude d’aider son père aux travaux des champs. Le lecteur le suivra dans différents voyages : celui du rêve où il prend part à un enfantement cosmique, un voyage maritime où se rejoignent la terre et le ciel, la conquête de l’Amérique avant le retour au pays natal dans une nouvelle "odyssée" où se mêlent autant d’aventures, de pensées et de questions que peuvent en soulever l’existence humaine.
Les mondes de chacun
Découverts à l’occasion du clip de C’est une belle journée, et déployés ici sous les mêmes inflexions, les dessins de Mylène Farmer déclinent de vives tonalités pastelles et un crayonné chahuté comme de jolis tatouages. L’univers de la chanteuse et de ses concerts n’est jamais loin. Quant au texte, on attend évidemment Michel Onfray sur le terrain philosophique et nous ne sommes pas déçus. Le petit garçon de L’Etoile polaire est Un Petit Prince, un Jonas et un Ulysse contemporains tout à la fois.
Une belle variation sur les grands récits d’aventure et l’imaginaire propre à chacun.
Images : DR Grasset
N.S