Line Papin, au fil de la vie
Dès son premier roman L’éveil, publié en 2016 chez Stock puis au Livre de Poche, Line Papin remporte un succès critique et public/accède à la reconnaissance critique et publique alors qu’elle n’a que 21 ans et est lauréate de/remporte plusieurs prix. Depuis, elle a écrit cinq livres, dont Les os des filles en 2019, un roman autobiographique salué par la critique qui raconte trois générations de femmes et trois combats : la guerre d’Indochine au Viêt Nam, l’exil et la maladie. En 2022, dans son roman, Une vie possible, publié chez Stock et prochainement au Livre de Poche, elle livre un récit très intime et sensible sur les interruptions de grossesse qu’elle a vécus, successivement de manière involontaire et volontaire un an plus tard.
Dans son dernier livre, Après l’amour, sorti fin avril 2023, elle revient sur un épisode très intime de sa vie : le plus douloureux chagrin d’amour qu’elle vient de traverser.
Après l’amour, l’exutoire littéraire face à la douleur amoureuse
Après l’amour s’ouvre par cette interrogation adressée aux lectrices et lecteurs : « Comment vous faites, vous, après l’amour ? Je ne parle pas de l’acte, qui nous laisse des expressions ébahies, des corps lascifs et détendus. Je parle du sentiment amoureux. Quel visage arborez-vous quand l’amour se termine ? L’amour véritable, celui qui vous prend à la gorge et bouscule les lignes du réel – oui, celui-là. »
Fait de fragments en prose et de poèmes qu’elle adresse souvent à l’être aimé et perdu, Après l’amour est le fruit d’une thérapie par l’écrit de plus d’un an de rémission amoureuse. Le livre dit la perte amoureuse, les états d’âme et souvent le vague à l’âme, les mouvements intérieurs et les combats souvent vains pour affronter le vide et le chagrin incommensurable face à l’amour disparu. Les différents chapitres sont jalonnés d’illustrations oniriques en noir et blanc de l’artiste-peintre Inès Longeval.
Avec son propre chagrin d’amour, Line Papin entend parler du deuil amoureux en général et touche ainsi à un thème universel. Elle déclare lors d’entrevues : « L’écriture m’a permis de sculpter ma douleur. ». Grâce à l’écriture, elle confère une forme à cette épreuve de la vie, la met en relief et la sublime.
Lucile Charlemagne