Si l’on en croit les premiers articles parus au lendemain de la diffusion du premier épisode de la saison 6 de Game of Thrones sur HBO, ce nouveau chapitre ne démarre pas sur les chapeaux de roue. Au contraire, pour Les Inrockuptibles notamment, il semble plutôt prendre la forme d’un "Previously on Game of Thrones" de 50 minutes.
Game of Thrones : des forces incontrôlables sont en marche
C’est que, même pour les fans les plus assidus, il y a de quoi s’emmêler les pinceaux entre les intrigues parallèles qui couvrent les vastes latitudes de Westeros. Selon Dominique Moïsi, auteur de La Géopolitique des séries (Stock), cette esthétique du chaos est précisément ce qui fait le succès du programme d’HBO. Tout simplement parce que ce chaos dit des choses précises de notre monde bien réel. "L’homme vit sans doute sur ces terres hostiles, mais il n’y est clairement pas le bienvenu. Il est tout au plus un pion, dans un jeu dominé par des forces qu’il ne contrôle pas ou ne contrôle plus", écrit l’essayiste. Une analyse qui vaut pour la fiction comme pour la réalité.
"Winter is coming" : ici aussi
Car si l’hiver approche dans l’univers de la série, c’est le réchauffement qui menace le nôtre. "Curieuse inversion climatique et géographique qui traduit la montée de la peur". Géographique car la menace qui vient du nord dans GOT est méridionale dans notre monde contemporain : la crise durable qui affecte le Moyen-Orient n’a jamais été autant aux portes de l’Occident. En somme, pour Dominique Moïsi, Game of Thrones est une grande série car elle propose une rélfexion sur la crise de la légitimité des politiques et la vulnérabilité du monde (pour en savoir plus rendez-vous aux pages 59 à 83). Une conclusion que la saison 6 ne devrait pas démentir.
Et on patiente d'ici l'épisode 2 avec une nouvelle bande-annonce :
N.S