Grande défenseuse de la cause des femmes, l'avocate Gisèle Halimi, décédée ce 28 juillet 2020, laisse derrière elle une vie riche en combats militants. Son amie Annick Cojean, journaliste, fait entendre une dernière fois sa voix à travers une série d'entretiens à découvrir dans Une farouche liberté, disponible aux éditions Grasset le 19 août prochain.
Gisèle Halimi, une vie de combattante
Gisèle Halimi aura vécu 93 ans. 93 années de combats menés tambour battant, pour assurer à tous, et plus particulièrement aux femmes, de toujours vivre libres.
Après une enfance à Tunis, la jeune Gisèle s'installe rapidement à Paris où elle devient avocate. Dans les années 1960, elle milite pour l'une des premières causes qui lui tient à coeur : l'indépendance de la Tunisie et de l'Algérie. Elle pointe du doigt le comportement de l'armée française et prend notamment la défense, avec l'appui de Simone de Beauvoir, de Djamila Boupacha, militante du FLN torturée et violée par des soldats français en détention.
Une icône de la cause féministe
Dans les années 1970, Gisèle Halimi s'engage dans un nouveau combat : la dépénalisation de l'avortement. En 1971, elle signe le Manifeste des 343 pour que les femmes n'aient plus à avorter clandestinement. Elle profite de la médiatisation du procès de Bobigny un an plus tard pour souligner la nécessité pour toutes les femmes de pouvoir avorter librement. Valéry Giscard d'Estaing sera sensible à ces arguments et promulguera la loi Veil en 1975.