Jane Birkin, une artiste emblématique
1969. Sur les ondes, "Je t'aime... moi non plus" passe en boucle. On y entend la voix délicate de Jane Birkin se mêler à celle, plus grave, de Serge Gainsbourg. Le paysage musical francophone s'enrichit alors d'une nouvelle artiste, à la discographie admirable : 15 albums, avec, sans et après Serge Gainsbourg.
Jane Birkin marque aussi les esprits par sa carrière d'actrice exceptionnelle. Révélée dans le film Slogan en 1969, elle est touche-à-tout : après sa présence incandescente dans La Piscine, elle apparaît aussi bien dans des succès populaires avec Pierre Richard que dans des films d'auteur avec Jacques Rivette. Elle s'essaie même au théâtre sous l'égide de Patrice Chéreau.
Jane Birkin se raconte
Actrice, scénariste, chanteuse, réalisatrice, Jane Birkin est aussi écrivaine. Au fil des années, elle remplit les pages de journaux qu'elle emporte avec elle - et ce, depuis l'âge de ses 11 ans. Ces journaux, aussi intimes qu'universels, sont publiés aux éditions Fayard et sont intitulés Munkey Diaries et Post-Scriptum.
Commencé enfant, en s'adressant à Munkey, un singe en peluche qui fait figure de confident, le premier volume des mémoires de Jane Birkin, Munkey Diaries, révèle une femme fondamentalement complexe, drôle, audacieuse et authentique loin de l'image de poupée fragile qu'on lui a trop longtemps associée. On y croise Serge Gainsbourg, loin de la mythologie construite autour de son couple avec lui, et l'on quitte Jane Birkin en 1982, alors enceinte de Lou.
Dans Post-Scriptum, Jane Birkin continue de se confier par des mots et des dessins. On y découvre le portrait d'une mère entourée de l'amour de ses trois filles, ainsi que celui d'une artiste engagée et toujours optimiste. En 2013 cependant, Jane Birkin ne parvient plus à écrire : la mort tragique de sa fille Kate en 2013 la plonge dans un chagrin incommensurable qui l'empêche de remplir ses journaux à nouveau et signe ainsi la fin de ses mémoires.
Shannon Humbert.